Le Web 3.0, et si on bousculait les codes d’internet ?
Le Web, cette évolution constante… Les changements se font si vite qu’il nous arrive d’avoir du mal à les suivre. Aujourd’hui, les codes se bousculent et les utilisateurs prennent possession d’un tout nouveau modèle numérique. Pour le comprendre, retraçons l’histoire du Web 1.0 à sa version actuelle du Web 3.0, qu’est-ce qui change et quelles en sont les conséquences ?
Web 1.0 : le web traditionnel et statique
Comme son nom l’indique, ce web est la première forme de Web qui a émergé avec le fameux World Wide Web. Et pourquoi statique alors ? Simplement, car l’interaction avec les utilisateurs est limitée, elle se contente d’une lecture unique d’informations comme un magazine ou une brochure. C’est simple, visualisez-le comme un espace d’informations communes et partagées !
Web 2.0 : le web participatif
Le Web 2.0 est apparu pour combler le manque d’interactions entre ses utilisateurs, d’où son nom de « participatif ». Il signe l’ère de l’utilisateur devenant un véritable acteur du Web. Il peut bénéficier de beaucoup plus d’interactions. L’intelligence collective prend une place toute particulière dans cette nouvelle forme de Web que nous utilisons aujourd’hui couramment. C’est cette fameuse version du Web qui a donné naissance aux GAFAM : Google, Apple, Amazon et Microsoft.
Web 3.0 : entre nouvelle architecture décentralisée et révolution
En utilisant l’intelligence artificielle pour comprendre le sens de son contenu, le Web 3.0 était destiné à être le Web sémantique. Son objectif consistait à permettre aux utilisateurs de trouver, partager et combiner des informations plus facilement. Cependant, il a vite évolué et a dépassé de loin ces fonctions. Aujourd’hui, il correspond pour les utilisateurs de la blockchain, à créer des applications sur une architecture ouverte et décentralisée. Mais qu’est-ce que la blockchain ? C’est une technologie destinée à stocker et transmettre des données sous forme de blocs liés les uns aux autres, empêchant toute modification. En bref, elle représente un historique de toutes les transactions de manière transparente et sécurisée. Son architecture est décentralisée, ce qui signifie qu’elle n’est pas hébergée par des serveurs mais par une partie des utilisateurs. Les informations contenues dans ses blocs ( transactions, titres de propriétés, contrats…) sont protégés par des procédés cryptographiques, lui permettant de ne pas être modifiable par les utilisateurs à posteriori et ainsi de lui conférer une certaine sécurité.
Le Web 3.0, ce sont des atouts certains…
Cette nouvelle version est une étoile montante du Web en s’appuyant sur un internet plus intelligent, autonome et surtout plus ouvert. Les technologies comme l’intelligence artificielle, la blockchain, la réalité virtuelle et la réalité augmentée proposent un nouvel univers liant davantage l’humain à la technologie. Les crypto-monnaies permettent justement de repenser le modèle économique des applications et par conséquent de la publicité. Le tout en permettant aux applications de fonctionner sur une technologie blockchain.
Beaucoup d’avantages découlent de ce mode de fonctionnement, notamment pour les utilisateurs. Ces derniers ont la possibilité d’être les seuls propriétaires de leurs données et de sélectionner celles partagées. Ils peuvent également rester anonymes en échappant à toute forme de censure.
Cette nouvelle vision est basée autour de la confiance et de la valeur. Pour incarner cette nouvelle direction, des objets numériques ont vu le jour comme les NFT, les crypto-monnaies ou encore les jetons de confiance. Contrairement aux géants du Web qui perdront du pouvoir, les utilisateurs en gagneront dans un environnement sécurisé.
Mais aussi certaines limites…
Tout ce qui évolue comporte des interrogations et le Web 3.0 ne déroge pas à cette règle. En plus des questionnements relatifs au métavers, les arnaques liées aux crypto-monnaies, aux NFT ou aux activités en ligne plus généralement se sont déjà implantées sur ce nouveau Web. L’anonymat pose également des limites et pousse encore plus loin les excès. Les problématiques liées aux différentes évolutions du Web se répercutent sur ce nouveau modèle et insistent sur la nécessité de mettre en place un encadrement strict.
Et l’éthique dans tout ça ?
Toutes ces innovations renforcent plus que jamais une question essentielle : l’éthique. L’écologie numérique ne s’est pas encore immiscée dans notre quotidien et le numérique mondial consomme toujours cinq fois plus de ressources naturelles que l’automobile français (selon une infographie du site Archimag). Les crypto-monnaies sont d’ailleurs un bon exemple de questionnement écologique car elles polluent à plusieurs niveaux. Produites grâce au système de minage qui consiste à obtenir une récompense pécuniaire pour plusieurs transactions validées, elles polluent tout particulièrement. Effectivement, le minage est nécessaire pour vérifier les transactions intervenant sur la crypto-monnaie et ainsi assurer l’intégrité de la blockchain. Ce système de minage consomme beaucoup d’énergie que ce soit à travers les machines employées, le nombre de mineurs mobilisés ou de son empreinte carbone. En plus de la question écologique, nous pouvons nous interroger sur cette toute nouvelle façon de voir le web : Serait-ce une opportunité pour effacer toutes les inégalités présentes sur le web ? En laissant loin derrière nous les écarts que subissent les différentes minorités pour une inclusion totale. Peu importe la version du Web qui se présente devant nous, tous ces enjeux sont au cœur de nos préoccupations . Quelle sera la suite du Web ? Il nous reste encore tout à inventer !