Quoi ? Jacquemus a fait rouler ses sacs géants dans Paris ? Alors, oui mais non. Et cette fois-ci, ce n’est pas un poisson d’avril (On rit qu’une fois par an nous). Mais vous avez surement dû mordre à l’hameçon quand même : on vous l’accorde, ces campagnes sont plus vraies que nature.
Vous avez alors deviné le thème du jour ? (Oui, on sait que c’est dans le titre…)
Qu’est-ce que le FOOH ?
Aujourd’hui, nous allons aborder le FOOH. Le quoi ? On vous voit avec vos grands yeux écarquillés. Le FOOH, ou Fake Out Of Home, est un type de campagne digitale qui transpose des objets du quotidien en version géante. On vient transformer des espaces publics en réelle expérience visuelle immersive. Et comme vous l’aurez compris, ces campagnes ont pour but de faire douter l’audience et de susciter le débat : est-ce réel ou non ? Alors, on vous l’accorde, plutôt facile de vérifier si l’on est déjà sur place. Un géant sac à main se pavanant dans les rues, on le remarquerait. Mais pour des campagnes basées à l’étranger, c’est plus compliqué. Et avec la folie des grandeurs à laquelle est soumise la communication, ça ne parait pas si impossible que ça !
Ces vidéos hyperréalistes ont aussi la force et le pouvoir d’être hyper immersives. En mettant en scène une activation OOH (donc de la publicité plus traditionnelle « Out of home ») dans un paysage urbain, elle vient surprendre et susciter des réactions. Bien souvent, elles mettent en scène où se rapprochent des monuments célèbres pour accentuer le réalisme et créer le débat autour de ceux-ci.
Pourquoi le FOOH fonctionne ?
Le FOOH fonctionne car il crée l’illusion de la réalité, fait douter et permet de créer des expériences originales sans contraintes physiques. Effectivement, on ne pense pas qu’il serait si facile de coller un rouge à lèvre géant sur une voiture et de lui faire tracer une ligne rouge dans tout Paris pour de vrai. Mais en FOOH, tout est possible ! D’ailleurs, si vous voulez un aperçu…
Une rupture avec la monotonie
Globalement, le FOOH crée une rupture avec la monotonie. Aujourd’hui, notre attention est de plus en plus difficile à capter et il est un défi permanent que de nous impressionner tant tout repousse toujours des limites, que ce soit en communication ou ailleurs. Le divertissement vise à toujours aller plus loin et nous avons plus que jamais besoin de voir de nouvelles choses.
Une créativité sans limite…
Cette forme de marketing a la force de ne pas avoir de limite dans la créativité. Elle permet aussi un storytelling plus léger et surtout plus impactant ! C’est l’occasion pour les marques de mettre en scène leurs produits de manière différente et moins conventionnelle, tout en se représentant dans un univers qui leur soit davantage propre et plus ancré. Le FOOH crée des expériences mémorables, génère de l’engagement en favorisant la discussion entre les utilisateurs et permet aussi et surtout à la marque de se différencier.
… pour tout le monde !
L’un des plus gros avantages étant que le FOOH est adaptable à tous les secteurs ! Si nous sommes plutôt habitués à voir œuvrer des marques de luxe, de vêtements ou de cosmétiques, des marques telles que Nestlé n’ont pas hésité à relever le défi et à s’inscrire dans la tendance !
Le FOOH a également l’avantage de s’inscrire dans la tendance des formats courts puisqu’il est propre à ce type de contenu d’être de courte durée pour laisser planer le doute sur le réalisme. Généralement, on va privilégier des vidéos entre 3 et 5 secondes. C’est aussi une action plus économique que l’affichage traditionnel ou le street marketing ! (Moins prise de tête niveau organisation aussi…)
Comment réaliser un FOOH ?
Il faut bien garder en tête que même si le FOOH présente de nombreux atouts et semble être la solution à tout, ce n’est pas miraculeux ! Plusieurs points, comme pour toute action, sont à prendre en compte.
La mise en place de la campagne
Il faut veiller à ce que le contenu produit soit en adéquation avec les objectifs et les attentes du public. Le support de diffusion doit également être bien choisi pour assurer un maximum de retombées et de relais. Bien sûr, le contenu doit être créatif, mais surtout bien réalisé et exécuté pour assurer un réalisme parfait. Et comme le secret repose dans la cohérence, le lieu et/ ou le monument choisit doit s’inscrire dans la continuité de la campagne en cours et doit rester en adéquation avec l’univers et le message de la marque. Par exemple, JD Sports a mis une doudoune The North Face à Big Ben. Les clichés (ou pas) sur le temps londonien coïncident avec le principe du vêtement !

« Assumer le fake »
Concrètement, la marque n’a pas pour obligation de souligner que ce qui est représenté visuellement est faux, sinon, ça casse le concept du FOOH. Élémentaire. Cependant, le contenu doit clairement être identifié comme étant une publicité, ce qui devrait mettre les utilisateurs sur la piste. L’annonceur se doit aussi d’être transparent. Si une personne pose la question du réalisme dans les commentaires, elle se doit de dire la vérité.
Quelles sont les limites du FOOH ?
Comme toutes les bonnes choses, le FOOH a ses limites. Pour l’instant, il relève surtout de problèmes éthiques, notamment par rapport à l’ambiguïté de la frontière entre la réalité et la fiction. On remet surtout en cause la transparence et l’intégrité, avec une dominance du « faire semblant » qui est au cœur des préoccupations actuelles, et ce, dans tous les domaines. Dans ce sens, on voit la volonté de sensibiliser à nouveau et d’alerter sur les fake news, la désinformation et la mésinformation.
On peut également se questionner sur la durée de cette tendance. Comme nous l’avons abordé tout à l’heure, nous sommes dans une ère où la course à la nouvelle idée est permanente. Une fois que la plupart des marques auront testé et/ ou adopté cette méthode marketing, elle n’aura plus aucune valeur ajoutée. Alors, nous pouvons déjà nuancer nos propos en rappelant que le FOOH n’est pas un substitut de moyen de communication mais plutôt un complément, ce qui ne le rend pas central dans une stratégie : cela allonge donc sa durée de vie. Pour le futur, nous pouvons nous demander si le développement des intelligences artificielles et des logiciels ne nous permettra pas d’aller encore plus loin, et donc de continuer de développer ce type de contenu.
Le FOOH et l’intelligence artificielle
Si le FOOH fait débat, c’est aussi à cause de l’intelligence artificielle et des controverses qu’elle suscite. Seulement, il faut bien comprendre que le FOOH ne fait pas appel à la propriété intellectuelle. Cela consiste à l’introduction d’un objet 3D, donc créé de toute pièce, dans un décor, le tout animé de façon réaliste. En revanche, l’IA peut être à son service ! Son utilisation dans ce type de campagne peut les aider à maximiser leur impact puisque les modèles d’IA générative permettent d’adapter automatiquement les visuels selon le contexte urbain et les préférences locales. En 2025, 75% des campagnes FOOH ont intégré l’intelligence artificielle ! On en revient toujours au même, lorsqu’elle est utilisée intelligemment, elle peut réellement servir la communication. C’est d’ailleurs un sujet que nous avons déjà abordé juste ici !
Tour d’horizon du marketing XXL
Le FOOH vient finalement s’ancrer dans la tendance du marketing XXL. S’il se concentre uniquement sur l’intégration des produits et leur mise en valeur dans des milieux extérieurs que nous connaissons, l’autre partie du marketing XXL réside en la présentation des produits dans des tailles hors normes dans la quasi-totalité d’une campagne, que ce soit sur le digital, le site Internet de la marque etc…
Comme le FOOH, ce type de marketing vient transformer la publicité en un réel évènement. Cela passe par des visuels, des installations géantes (réelles cette fois-ci), des pièces oversize… L’objectif est commun : marquer les esprits et se faire remarquer. Et ce qui est sûr, c’est que certains n’ont pas peur de prendre de la place ! C’est le cas par exemple de la marque Millia Matcha, qui a présenté ses produits sous une taille peu conventionnelle. Nous pouvons également citer Rhode, Marc Jacobs, mais aussi Jacquemus, dont nous avons déjà constaté l’aptitude à voir grand. La marque montre d’ailleurs sa capacité à s’ancrer dans les tendances puisque nous l’avions déjà vu dans celle du food marketing.

L’engagement : la clé du succès
Finalement, le FOOH illustre parfaitement les nouvelles attentes du public : être surpris, diverti et surtout, engagé. Derrière ces campagnes se cache un vrai levier stratégique pour les marques en quête de différenciation. On rappelle que comme toute tendance, le FOOH n’est pas miraculeux ! Il s’inscrit dans une logique de complémentarité, à manier avec créativité, cohérence et transparence. Et si vous avez justement besoin de malines pattes pour vous aider à construire votre stratégie pour engager à votre tour vos prospects, il ne vous reste qu’à nous contacter !