Créer une identité visuelle ne se résume pas à dessiner un logo. C’est traduire une stratégie de marque en signes clairs, cohérents et durables. Voici les 10 erreurs à éviter pour bâtir une image lisible, mémorable et efficace, en B2B comme en B2C !
1. Oublier la stratégie avant le style
Le plus grand piège, c’est de commencer par la forme. Sans plateforme de marque (positionnement, promesse, valeurs, cibles, preuves), l’identité devient décorative et change au gré des goûts. Clarifiez d’abord qui vous êtes et à qui vous parlez, puis faites découler le visuel de cette boussole. Une identité réussie exprime une idée, et ne se contente pas d’être un effet graphique. Sans cap, la cohérence s’effrite dès la première campagne !
2. Confondre identité visuelle et logo
Si le logo est un élément essentiel qui donne le ton de votre personnalité de marque, il ne constitue toutefois pas l’identité visuelle à lui seul. Celle-ci inclut également les couleurs, les typographies, l’iconographie, les styles d’images, les mises en page, etc. Réduire le travail au logo crée des supports incohérents et complique la production.
3. Suivre la mode au lieu de se différencier
Les tendances qui se succèdent (dégradés, ombres, minimalisme à tout prix) sont séduisantes mais vite datées. Votre identité visuelle doit permettre de vous distinguer dans votre marché, et non pas mimer le voisin. Interrogez l’univers concurrentiel : si votre palette ou votre style photo se confondent avec trois acteurs majeurs, changez de voie !
4. Ignorer la lisibilité et les contrastes
Une identité illisible ne sert à rien. Évitez :
- les typographies trop fines qui cassent en petit format,
- les contrastes insuffisants entre le texte et le fond,
- les couleurs saturées qui fatiguent sur des interfaces denses.
Testez vos maquettes en conditions réelles : taille mobile, impression rapide, écran standard. La lisibilité prime sur tous les effets.
5. Concevoir un logo non adaptable
Les usages varient : favicon, icône d’application, affiche, facture, badge LinkedIn, tampon apposé sur une photo. Un bon logo est disponible en de multiples versions (horizontale, verticale, monogramme), et dispose de zones de protection, de tailles minimales, de modes clairs et sombres. Évitez les signes trop détaillés, les slogans collés en minuscule, les filets trop fins : ils cassent à l’export et en impression.
6. Négliger la cohérence multi-supports
Réseaux sociaux, site web, documents commerciaux, signalétique, salon professionnel… Votre identité visuelle doit tenir partout. Sans charte graphique opérationnelle (exemples de gabarits, usages photo, styles d’icônes, grilles de mise en page), chacun « interprète » à sa façon. Le risque ? Une marque qui change de voix sur chaque support. Pour y remédier, créez un kit prêt à l’emploi (modèles de présentation, bannières, visuels pour réseaux, signatures d’e-mail, fonds de documents). La cohérence devient un réflexe, pas un effort.
7. Choisir les couleurs et typographies sans critères
Aimer une couleur ne suffit pas. Demandez-vous :
- Cette palette porte-t-elle votre positionnement (fiabilité, innovation, proximité) ?
- Fonctionne-t-elle en toutes circonstances ? Sur tous les supports ?
- Les polices choisies offrent-elles toutes les épaisseurs de traits (regular, medium, bold) et des caractères spéciaux (accents, symboles) ?
Privilégiez une palette de couleurs resserrée (une couleur principale + une ou deux couleurs d’accent + des couleurs neutres) et un système typographique simple (titres / textes / emphases). La simplicité fait gagner du temps et renforce la reconnaissance.
8. Oublier le réalisme budgétaire et le rythme de production
Une identité visuelle somptueuse mais impossible à produire en interne crée beaucoup de problèmes à long terme : photos introuvables, mises en page trop complexes, retours infinis. Concevez-la à partir de vos contraintes (équipe, délais, outils) : mieux vaut une grammaire visuelle simple, duplicable, que des effets spéciaux réservés aux grandes campagnes.
9. Négliger la dimension juridique
En cas de changement d’identité d’entreprise, avant de dévoiler votre nouveau nom ou symbole, vérifiez sa disponibilité (nom de marque, nom de domaine, proximité visuelle avec un autre acteur de votre secteur). Pensez aussi aux droits d’auteur : icônes achetées, photos, typographies sous licence, etc. Mieux vaut prévenir que refaire un déploiement !
10. Omettre la gouvernance et la mise à jour
La meilleure identité visuelle se délite sans règles de gouvernance :
- Définissez un mode opératoire : une médiathèque centralisée (logos, pictos, gabarits), des règles d’usage claires (placements, interdits), et un ou deux référents capables de valider les supports clés.
- Prévoyez un journal des versions et des exemples « à faire ou à éviter ».
- Planifiez une revue régulière (tous les 6 à 12 mois) pour corriger les dérives, simplifier ce qui complique la production et ajuster prudemment la palette ou les typographies sans casser la reconnaissance de marque.
Sans cela, chacun « bricole » de son côté, la cohérence s’effrite et la crédibilité chute.





